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 Qu’est-ce que je vous sert ?

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3 participants
AuteurMessage
edi
Vampire Amydale
edi


Nombre de messages : 23
Localisation : Lyon
Date d'inscription : 20/08/2005

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MessageSujet: Qu’est-ce que je vous sert ?   Qu’est-ce que je vous sert ? EmptyJeu 20 Avr à 5:51

Il y a trois textes en proses. Avec ça ma p’tite dame ?
Les trois proses ont presque six ans, mais ont été revus.

Par ailleurs, sur le ftp, j’ai mis trois textes.

Il y en a un autre que je vais chercher de retrouver, à deux voix (et quatre mains, en fait on doit dire deux mains car on tiens le stylo qu'avec une main, enfin je crois).


Proses


1

La pièce trempait dans une lumière aveuglée. On ne s’apercevait plus si les murs étaient blancs. Une seconde lumière, caressante, s’infiltra par la fenêtre, et fit vibrer les rideaux. Une fille se repose, le lit maladroitement appuyé contre le sol afin de ne pas déranger sa position. Le drap enroulé la regarde en silence, dévoilant la gaieté de sa cuisse. Et le vent qui souffle à l’intérieur semble venir vivre en elle. La lumière du dedans s’est calmée, et elle apparaît dans la chambre. D’une grâce châtiée, elle s’était renversée du côté gauche. Ma mémoire reçut un visage; elle l’a traversée.
À travers la fenêtre, le paysage est embaumé, empli d’une teinte criarde. Du dedans je ressens la même onde apaisante. Posés au pied du lit, les souliers à talon projettent sur le sol la naissance de la taille de la fille. Le drap la découvre pour que je puisse comparer, et le souffle dégagé enivre.
Elle est bercée. Je ne vois pas le soleil. Des gens passent. Une passante défile. La fille n’est plus dans le lit. Deux étudiantes circulent.
Et les habitations effacées se ressemblent. Le ciel est suspendu mais aussi reflété dans une flaque égarée.
Une ligne noire, extrêmement fine, échappée, rythme en biais le ciel. Personne ne se presse. Oubliées quelques notions.
La fille revient, une serviette autour des cheveux, elle sourit après quoi je pousse un sourire idiot.



2

Le ciel est dégagé. Près d’une bifurcation, devant une rivière musicale, un chien se repose. Il ne lève plus ni son museau ni ne lève sa queue, ni ne pousse de hurlements ni ne jappe. Nul ne s’arrête pour le regarder -de la route, on ne le voit- et nul ne s’y reconnaîtrait. La pluie commence à tomber. Le chien n’était que chien, et la terre est fière de le recueillir. Vide comblé.
Un homme au pied rassuré par l’amour de l’étrange, avala un songe, perça les mystères, s’élevant au ciel où il est proclamé dieu par les flots isolés de masse nuageuse. Cet homme ne daigna plus nous rejoindre physiquement. Il nous a oublié comme on l’a oublié, et ce vide bienfaisant allège son orgueil et goinfre à mort sa crainte.
Je me souviens d’un être à la présence complète de respect humain. Sa curiosité jamais rassasiée, son intérêt pour tout ce qui touche de près ou de loin les formes de vie. Il ne connaissait pas le désespoir. Il était si bon que je crus par instants que le soleil se levait, que les fleurs s’ouvraient, que les humains marchaient par sa seule existence. Un jour, il quitta cette terre, je perdis sa trace. Et cependant tout poursuivait son cours: le soleil se couchait encore, les fleurs fanaient et les hommes répétaient les mêmes gestes. Rien n’avait changé.
Devant moi, un hiéroglyphe apparut, gravé sur un mur, qui le gardait fièrement. Là était le mystère de la vie. Je voyais par transparence un immense écran qui se cachait derrière, représentant une suite de nombres et de lettres, et de signes trop complexes pour mon cerveau. De la terre jaillit une clé, de la forme du signe. Elle prit place entre mes mains, afin que je la place de moi-même là où elle devait aller. Alors, je me mis à courir et crochetais le mur, je ne m’enfuyais pas, c’était mon parti pris pour l’instant et la beauté du voile. Et je jetai la clé dans un gouffre qui se présenta devant moi, gouffre sombre que nulle créature ne voudrait pénétrer. Et je quittai ce mur, décidé à l’oublier.



3


Durant un débat trop sérieux, un homme décida de s’avancer, dans des pas lourdement grotesques. Le lieu étouffait. Il voulut y ajouter une touche de poésie. Des figures laides, rongées par la vieillesse glosaient sur la beauté. Lui, s’avança... Malheureusement, on le sortit de la salle, en prétextant profanation de la sainte raison. Une vérité venait d’être fournie, elle fut moquée; elle n’osera plus se re-présenter.
Cet incident provoqua le rire. Je quittai la porcherie. C’est là que je retrouvai l’énergumène, bras ballants. Il se mit à sautiller sur place, puis courut à l’extérieur des locaux. Afin de ne pas le perdre des yeux, je me précipitai à sa poursuite, je voulais percer son mystère. Sorti, je ne le voyais plus. Je ne voyais que des gens marcher dans une géométrie sans cohérence. Des couples, des personnes isolées, des groupes, mais pas celui que je cherchais. Je me frayai un chemin parmi ces gens et me faufilai dans une petite rue où j’espérais trouver l’objet qui me poussait à courir. Mais, dans un virage, je ne pus ralentir mon allure, ... une fille qui courrait par là ... et une jeune femme ne put que m’arrêter net, comme moi-même je l’arrêtai net. Depuis, nous ne ressentions plus le besoin de retrouver cet homme. C’était l’Amour, d’après ce qu’on m’a dit.
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LAu..
Gourou



Nombre de messages : 196
Age : 43
Localisation : Lyon 3e
Date d'inscription : 22/08/2005

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MessageSujet: Re: Qu’est-ce que je vous sert ?   Qu’est-ce que je vous sert ? EmptyVen 21 Avr à 2:28

J'aime bien/ le 3/ me parle... Voilà, c'est dit!
L'idée de quête, la description de la société et la vision dichotomique du narrateur... le décalage d'appréhension du monde.
Mais cela ne viendrait-il pas d'ailleurs que l'auteur l'est un peu lui-même (décalé)?... dans le bon sens du terme, biensûr! lol

ps: dichotomie magnifiquement exprimée dans la phrase: "Je ne voyais que des gens marcher dans une géométrie sans cohérence."
(bravo)
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Metafort
Gentil Animateur
Metafort


Nombre de messages : 272
Localisation : Lyon
Date d'inscription : 16/08/2005

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MessageSujet: Re: Qu’est-ce que je vous sert ?   Qu’est-ce que je vous sert ? EmptyVen 21 Avr à 5:47

mais c'est énorme ! quel style ! peut-on le nommer, l'identifier ? jamais lu un truc pareil... beaucoup de poésie, beaucoup de métaphores (et oui, désolé, je reste toujours bloqué là-dessus...)... de l'inattendu, surtout... franchement, j'aime beaucoup... de belles descriptions scéniques, comme on aimerait rendre indépendante de toute musique, en interlude, pour poser des ambiances... mais ce n'est qu'une idée.
En tout cas, à garder précieusement, je pense... bravo Eddie... et merci...

PS : Dans le 3, le narrateur est également le personnage tant recherché, n'est-ce pas ? moi aussi, c'est mon préféré...
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edi
Vampire Amydale
edi


Nombre de messages : 23
Localisation : Lyon
Date d'inscription : 20/08/2005

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MessageSujet: Re: Qu’est-ce que je vous sert ?   Qu’est-ce que je vous sert ? EmptyMar 25 Avr à 1:54

S[a!]lut,

Merci pour ces commentaires,

En fait j'ai fait exprès de mettre le troisième texte en dernier, c'est une stratégie : on lit les deux premiers (qu'on n'aime pas trop) puis le 3eme se lit en comparaison, donc il paraît bon [autre exemple : on met Chirac à côté de Le Pen et hop ! on vote Chirac]. Je plaisante bien sûr.

Au fait Laurent, dichotomique toi-même ! [t'as raison pour ce que t'as vu dedans, notamment la quête… au fait une règle qui peut servir pour faire les adverbes :
-notamment, ça vient de l'adjectif verbal « notant », donc adj en « ant », on met « amment », adj en « ent » on met emment : prudent -> prudemment, et autres adj : on prend le féminin, + -ment comme vif -> vive -> vivement, sauf exceptions comme indéfiniment)…

Pour Christian, révise tes figures de rhétoriques, car il n'y en a pas tant.
Il y a, en gros, si on veut les recenser (ça me fait faire un petit exercice de révision !) :
Dans le premier texte, il y a que des personnifications : « une lumière aveuglée »… Il y en a dans le deuxième et le troisième aussi.
Il y a quelques hypallages (dans 1 et 2). C'est une sorte de personnification. Ex : « un homme au pied rassuré » (d'habitude c'est l'homme qui est rassuré mais là c'est le pied… on peut faire aussi : « Zebulon et sa montre à ressort », enfin, là c'est encore plus poétique car les deux en réalité sont à ressort !… en fait c'est pas mal (sincèrement) comme phrase, « Zébulon et sa montre à ressorts »… à creuser…)
Dans le 2 il y a quelques allégories (et pas des métaphores putain !, c'est pas parce que tu t'appelles métafort qu'il faut te voir dans les textes des autres ! lol) : c'est rendre humanisé (ou concret) une notion abstraite, comme « avala un songe » (enfin ça c'est lourd comme phrase).
Quelques oxymores (rapprochements de deux termes opposés)
Des synecdoques : « des figures laides » (partie d'une personne pour suggérer la personne en entier).

Ah ! si, il y a une métaphore : « je quittai la porcherie » (comparaison sans « comme »). Alors excuse-moi.

Bisous

Ps : c'est aussi un texte qui s'inscrivait dans un ensemble d'autres textes, réminiscences de textes littéraires. Celui-ci par rapport au Banquet de Platon. Car dans ce bouquin la conception de l'amour d'Aristophane est selon moi la plus intelligente, or Socrate s'est foutu de sa gueule (et on sait que Socrate est vraiment laid). Et il y a l'image magnifique de la dissociation entre homme et femme (procédé un peu dichotomique aussi finalement).
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Metafort
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Metafort


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Localisation : Lyon
Date d'inscription : 16/08/2005

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MessageSujet: Re: Qu’est-ce que je vous sert ?   Qu’est-ce que je vous sert ? EmptyMar 25 Avr à 3:42

Eddie ! et rajouter une touche de poésie juste par sa personne ? moi j'entends le 'comme' aussi ici... Twisted Evil
Mais peut-être me trompe-je...
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edi
Vampire Amydale
edi


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MessageSujet: Re: Qu’est-ce que je vous sert ?   Qu’est-ce que je vous sert ? EmptyMer 26 Avr à 2:03

Salut,

d'abord faut écrire "trompé-je" !!!

Ensuite pour le "comme", c'est juste une convention. Bien sûr il est sous-entendu ici, (c'est une comparaison), mais comme ill n'est aps écrit la comparaison ressemble plus à une assimilation, donc métafort. Mais je plaisantais tongue tongue

Bisous
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Metafort
Gentil Animateur
Metafort


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Localisation : Lyon
Date d'inscription : 16/08/2005

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MessageSujet: Re: Qu’est-ce que je vous sert ?   Qu’est-ce que je vous sert ? EmptyMer 26 Avr à 7:43

Me trompj', c'est aussi pour rire : je trouvais ça plus drôle d'enlever l'accent...

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MessageSujet: Re: Qu’est-ce que je vous sert ?   Qu’est-ce que je vous sert ? Empty

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